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Home Amour Enfant adopté

Au commencement était le malentendu – Pascale Simonet

by PIPOL TEAM
25 juin 2021
in Enfant adopté
Une série « ovarienne » – Nicolas Moyson

©Emmanuel Kervyn - https://www.emmanuelkervyn.com

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« La famille a son origine dans le malentendu, dans la non rencontre, la déception, dans l’abus sexuel ou dans le crime. […] [Elle] est essentiellement unie par un secret […]. Quel est ce non-dit ? […] c’est toujours un secret sur la jouissance [1] », nous rappelait Jacques-Alain Miller en 2006 dans un texte d’orientation dont l’actualité reste saisissante.

Jean-Luc Seigle nous offre un très beau témoignage dans L’Enfant travesti [2], premier tome d’une trilogie à jamais inachevée en raison de son décès brutal. Il y évoque avec délicatesse une enfance chaotique et l’objet d’échange précoce entre sœurs. Vouloir être mère, ne pas le vouloir, l’être et faire le choix forcé de la révolution au prix de la perte de son enfant… Autant de choix subjectifs en présence qui répercutent « l’onde de choc de la grande histoire [3] » dans ce roman – où donc tout est vrai et tout est faux – écrit par son auteur en vue de tenter de ressaisir ce temps inquiet de l’enfance « sans corps [4] », « chahuté dans son identité [5] ».

Noyé dans un bain de langage où les mots se taisent ou se collisionnent, Jean ne saisit pas ce qui se joue « dans le bafouillage de [ses] ascendants [6] ». Il va chercher à élucider ce « secret sur la jouissance [7] » qui unit sa famille où les femmes mènent la danse et va se heurter brutalement au « malentendu [8] » qui a présidé à son existence.

Sa mère, obsédée par son apparence, a la beauté d’une star de cinéma. Elle est habitée d’un projet : se marier, et d’une certitude : une fille, ça se forme. Aussi met-elle tout en place pour que Jean le devienne. Elle lui fait porter des robes, l’affuble de toutes sortes de prénoms féminins, le coiffe, le maquille… recréant ainsi « une image d’elle en miniature, [étant] incapable de réfléchir sans ce miroir [9] ». L’enfant, tour à tour phallus merveilleux ou objet voué à la disparition, partage son lit, lui sert de rempart contre les hommes qu’elle séduit sans s’y attacher et d’armure contre les agressions extérieures. Elle est en rivalité constante avec sa sœur aînée qui assume au loin sa féminité avec la détermination d’une combattante. Elle a aussi la conviction que sa propre mère veut lui voler son fils. Personne ne s’oppose à cette mère-enfant, la sachant « capable de tuer si quelque chose en elle se déréglait [10] ».

Les apparitions/disparitions du père de Jean sur fond de guerre d’Indochine puis d’Algérie, ne tracent pour celui-ci que des contours inconsistants. Sa présence sporadique est un repos, un temps de convalescence, où se recrée un équilibre fragile. Jean n’a d’autre expérience que les pères des autres : des « tueurs de mouche » « inutiles ou sans fonction précise », même si « parfois, ils réussissaient à ramener le calme [11] ». Son grand-père, qui partage son quotidien, n’incarne ni une image paternelle ni un père de substitution. Homme d’écoute et de silence, pourtant attaché aux mots, il est comme la terre, soumis aux caprices du ciel. S’il ne partage pas le délire de sa fille, il ne s’y oppose pourtant pas de façon explicite.

Si l’obsession de la mère de Jean est d’en faire une fille, sa grand-mère, très engagée politiquement de longue date, en cultive une autre : qu’il apprenne à lire et à écrire. J.-L. Seigle décrit de façon saisissante comment ce désir vif, corrélé au manque, s’inscrit à l’encontre de la volonté maternelle qu’il viendra « normativer [12] ». « Le jour où je compris que ma grand-mère avait tant tenu à ce que je sache lire le plus vite possible pour pouvoir lire les titres des journaux à mon grand-père fut la première grande révélation de ma vie, plus importante même que de savoir si j’étais une fille ou un garçon. [13] » Aimante « sans calcul et surtout sans dévoration [14] », elle va lui transmettre son goût pour la grande histoire. Ainsi lui ouvre-t-elle par ses mots un espace où certains signifiants, lestés par la jouissance pulsionnelle qu’ils recèlent, vont prendre valeur singulière et lui offrir la possibilité d’opérer une séparation d’avec l’emprise maternelle mortifère. « Je n’avais pas d’autre imagination que de m’emparer de ces grandes figures pour échapper à la malédiction et faire naitre en moi quelque chose de l’ordre du combattant ou du résistant. C’étaient aussi des mots que j’entendais. Combattants, résistants. [15] »

« Le siècle des lumières fut […] pour moi un temps sans obscurité, sans nuit, sans peur donc. Et si cela avait eu lieu, cela pouvait revenir [16] ». Cet espoir signe le choix du sujet pour la vie, quoiqu’il arrive.

Son attention portée aux non-dits, tout comme l’usage de l’écrit « pour ne pas devenir fou [17] », les fissures de la maison, et la place du village qui la borde, vont lui permettre de nouer peu à peu « autour de l’objet indicible, des bouts de corps, des brins de jouissance et des bribes de discours [18] ».

L’avènement de l’amour chez sa mère viendra éclairer le fil mensonger qui la relie à Jean, fil singulièrement tressé, cousu depuis le jour de sa naissance par la grand-mère, sur fond de haine des hommes. Ce trauma va relancer les coordonnées du « malentendu » initial. Là où la vie aurait pu s’arrêter, s’ouvrira un nouveau destin, dont J.-L. Seigle emporte, dans sa disparition, la part secrète, à jamais enfouie…

 

Photographie : ©Emmanuel Kervyn – http://emmanuelkervyn.canalblog.com/

 

[1] Miller J.-A., « Affaires de famille dans l’inconscient », La Lettre mensuelle, n° 250, 2006, p. 9.

[2] Seigle J.-L., L’Enfant travesti, Flammarion, 2021.

[3] Ibid., Quatrième de couverture.

[4] Ibid, p. 20.

[5] Ibid, p. 406.

[6] Lacan J., « Le malentendu », leçon du 10 juin 1980, Ornicar ? n° 22/23, printemps 1981, p. 12.

[7] Miller J.-A., « Affaires de famille dans l’inconscient »,  op. cit., p. 9.

[8] Ibid.

[9] Seigle J.-L., L’Enfant travesti, op. cit., p. 280.

[10] Ibid, p. 174.

[11] Ibid, p. 41.

[12] Miller J.-A., « Affaires de famille dans l’inconscient », op.cit, p. 9.

[13] Seigle J.-L., L’Enfant travesti, op. cit., p. 352.

[14] Ibid., p. 355.

[15] Ibid., p. 161.

[16] Ibid., p. 145.

[17] Ibid., p. 193.

[18] Roy D., « Parents exaspérés – Enfants terribles », Texte d’orientation Vers la 7e Journée de l’Institut psychanalytique de l’Enfant qui se tiendra en mars 2023, disponible sur internet : https://institut-enfant.fr/wp-content/uploads/2021/01/PARENTS_EXASPERES.pdf

 

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Le congrès PIPOL 10 aura lieu les 3 et 4 juillet 2021 en vidéoconférence et le thème annoncé est « Vouloir un enfant ? Désir de famille et clinique des filiations ». Bruxelles reflète l’identité européenne de l’EFP et pour ces raisons, il a été décidé de poursuivre la tenue de son congrès dans cette ville qui l’accueille avec compétence et chaleur.

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